PAFE: le parlement accepte d'en discuter

Malgré l'opposition de la gauche, les députés fribourgeois entrent en matière sur le plan d'assainissement proposé par le gouvernement.

Les élus fribourgeois ont entamé le débat autour de la loi sur l'assainissement des finances de l'État. Le texte doit concrétiser le PAFE. © KEYSTONE

"Non au PAFE" scandent une centaine de personnes postées devant l'Hôtel cantonal. C'est dans cette ambiance qu'a débuté la session d'octobre du Grand Conseil. Le parlement fribourgeois étudie depuis ce mardi les mesures d'économie proposées par le gouvernement pour ces trois prochaines années.

La majorité de la gauche a tenté de renvoyer au gouvernement sa copie. Les membres du Parti socialiste et des Verts ont dénoncé un plan qui mettra en péril les services publics. "Le système de santé est au bord du gouffre, le système scolaire coule et le Conseil d’État regarde", a imagé Marie Levrat. Son collègue Armand Jaquier estime que cette situation est due aux cadeaux fiscaux accordés aux contribuables les plus aisés ces dernières années. 

La solution de la gauche: renverser la logique de ce plan en augmentant les recettes plutôt qu'en diminuant les dépenses. Il faut inverser le ratio: 70% de rentrées en plus, et 30% de coûts en moins, explique la gauche. 

Une hausse d'impôts cachée  

L'élu du Centre David Fattebert a lui aussi demandé un renvoi de sa copie au gouvernement. Pas pour les mêmes raisons que la gauche, a-t-il précisé d'emblée. Le PAFE, c'est une hausse d'impôts de 70 millions de francs, a expliqué le syndic du Châtelard.

"Le contribuable de la classe moyenne comprendra que c'est lui le grand perdant du PAFE. Nous devons être transparents. Si une hausse d'impôts est nécessaire, alors on doit la faire par une augmentation du coefficient cantonal", a-t-il tonné. 

Le conseiller d'État en charge des finances a reconnu qu'il s'agissait bien d'une progression de l'impôt. "On ne le cache pas", a déclaré Jean-Pierre Siggen, qui défend cette mesure. 

"La triste réalité est bien là: les charges augmentent plus que les revenus", a expliqué la PLR Antoinette de Weck. Quant aux cadeaux fiscaux accordés aux plus aisés, elle a rejeté cette critique de la gauche: "Quand on a des œufs, il ne faut pas tuer la poule", a-t-elle lancé. 

Le Centre a aussi soutenu l'entrée en matière du PAFE, même s'il appelle à une réforme de l'administration pour qu'elle devienne plus efficace. L'UDC soutient aussi des réformes en profondeur. "Il est faux de parler d'un plan d'économies", a déclaré Stéphane Peiry. Pour lui, on limite juste la croissance des dépenses.

Au final, les parlementaires ont accepté d'entrer en matière sur la copie du gouvernement. Les députés examinent désormais en détail les 23 mesures sur lesquelles ils ont un pouvoir de décision.

Regardez le débat de la Télé: Un PAFE trop sévère?

RadioFr. / La Télé - Loïc Schorderet
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